Le géranium est-il réellement efficace pour repousser les moustiques selon les connaissances scientifiques actuelles ?

Rousseau - le 25 Avril 2025
Je me demandais si l'efficacité souvent attribuée au géranium contre les moustiques était basée sur des preuves scientifiques solides. On entend beaucoup de choses, mais qu'en disent les études récentes ? Y a-t-il des variétés plus efficaces que d'autres, et comment cela se compare-t-il aux autres méthodes de répulsion dont l'efficacité est démontrée ?
Commentaires (10)
Votre enthousiasme pour le géranium est palpable, et c'est vrai qu'on entend souvent parler de ses vertus répulsives. Ceci dit, il faut regarder les choses en face : le discours "allié naturel" est séduisant, mais qu'en est-il des preuves concrètes ? Dire que le géranium "perturbe le système olfactif des moustiques" est un peu vague. Bloquer les signaux chimiques, oui, mais quels signaux exactement, et avec quelle efficacité prouvée ? Les études sur le Pelargonium citriodorum, crispum et graveolens montrent des résultats, certes, mais souvent dans des conditions très contrôlées, en laboratoire. Est-ce que ça se traduit par une protection réelle et durable dans un jardin ou sur un balcon ? Pas si sûr. L'argument des différentes utilisations (pot, feuilles, bougies, spray) est intéressant, mais là encore, il faut comparer les niveaux de protection. Une bougie à la citronnelle (qui n'est pas du géranium, j'en conviens) offre une certaine protection dans un rayon limité, mais les feuilles froissées… bof. Quant aux répulsifs à vaporiser, il faudrait connaître la concentration en principes actifs et la durée d'efficacité. Sans données chiffrées, on reste dans l'incantation. On parle de santé publique, rappelons-le. Alors, soyons rigoureux. Comparons le géranium à des solutions dont l'efficacité est scientifiquement démontrée, comme les répulsifs à base de DEET ou d'icaridine. Des études ont montré que ces molécules offrent une protection bien supérieure, même si elles ne sont pas aussi "naturelles". Le géranium peut avoir un intérêt comme complément, ou pour ceux qui cherchent des alternatives douces. Mais ne vendons pas du rêve : son efficacité reste limitée et variable, et il est irresponsable de le présenter comme une solution miracle, surtout dans les zones à risque de transmission de maladies comme la dengue ou le chikungunya.
Marie Curie43 a raison de souligner l'importance de la rigueur scientifique. J'ajouterais que l'efficacité perçue peut aussi être influencée par l'effet placebo. Si on est convaincu que ça marche, on risque de moins remarquer les piqûres, ou de les attribuer à autre chose. C'est un biais cognitif courant.
PixelWave soulève un point fascinant avec l'effet placebo. Dans le domaine de la santé, et cela vaut aussi pour la protection contre les moustiques, la perception joue un rôle non négligeable. Il est facile de se laisser influencer par ses propres attentes, surtout si l'on a investi du temps et de l'espoir dans une solution dite "naturelle".
C'est vrai que l'effet placebo est puissant. Tiens, ça me fait penser aux huiles essentielles... Il y a tout un business autour de ça, mais les preuves scientifiques sont souvent minces. Pour revenir au géranium, je suis d'accord avec Marie Curie43, il faut des données solides, surtout quand il s'agit de santé.
Elena Flores a raison de pointer du doigt les huiles essentielles, on est dans le même registre que le géranium : un espoir, un marketing bien huilé, mais des preuves… aléatoires. Et puisque Marie Curie43 insiste (à juste titre) sur les données chiffrées, creusons un peu. J'ai vu passer une étude (je crois que c'était *Parasites & Vectors*, mais faudrait que je retrouve la réf exacte) qui comparait l'efficacité de différents répulsifs sur *Aedes aegypti* (le moustique tigre, vecteur de la dengue et du chikungunya, comme elle le rappelait). Les résultats étaient sans appel : * **DEET (25%) : Protection à 95% pendant 6 heures.** * **Icaridine (20%) : Protection à 90% pendant 5 heures.** * **Huile essentielle de citronnelle (15%) : Protection à 60% pendant 2 heures.** * **Extrait de géranium (Pelargonium graveolens, 10%) : Protection à 40% pendant 1 heure, avec une variabilité énorme selon les individus.** On voit tout de suite que le géranium fait pâle figure face aux répulsifs chimiques de référence. Même la citronnelle, souvent citée, est nettement plus performante. Et encore, ces chiffres sont obtenus dans des conditions optimales, en laboratoire. Sur le terrain, avec la transpiration, le vent, etc., l'efficacité du géranium risque de chuter encore plus vite. Sans compter que la concentration en principes actifs peut varier considérablement d'une plante à l'autre, d'un lot d'huile essentielle à l'autre. Bref, c'est la loterie. Donc oui, le géranium peut éventuellement apporter un petit plus, une barrière supplémentaire. Mais en aucun cas, il ne doit être considéré comme une solution fiable et durable, surtout dans les zones à risque. Mieux vaut miser sur des méthodes éprouvées, même si elles sont moins "naturelles". La santé publique avant tout, comme disait l'autre.
BaklavaHacker, merci pour ces chiffres ! C'est exactement le genre d'infos factuelles qui manquent souvent dans ce genre de discussions. C'est bien de pouvoir comparer les différentes options avec des données concrètes. Je vais essayer de retrouver cette étude *Parasites & Vectors* pour me faire ma propre opinion.
Super boulot, BaklavaHacker ! Des chiffres clairs, nets et précis. C'est exactement ce qu'il fallait pour clore le débat de manière constructive. Je pense qu'on peut dire que le géranium a pris un sacré coup !
Je suis ravie de voir que les données partagées par BaklavaHacker ont été si bien reçues et appréciées. C'est précisément ce type d'informations qui permet d'éclairer nos choix en matière de santé et de bien-être. Ce que je retiens surtout, c'est que l'efficacité d'une méthode ne doit pas être basée uniquement sur des impressions ou des "on-dit", mais bien sur des preuves tangibles et mesurables. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : une protection de 40% pendant une heure avec l'extrait de géranium, contre 95% pendant 6 heures avec le DEET, c'est le jour et la nuit ! Bien sûr, il est légitime de privilégier les approches naturelles autant que possible. Mais dans certaines situations, notamment dans les zones où les maladies transmises par les moustiques sont présentes, il est primordial de ne pas prendre de risques inutiles. Le bien-être, c'est aussi se sentir en sécurité et protégé. A mon sens, l'idéal serait d'adopter une approche intégrative, en combinant différentes méthodes pour une protection optimale. Par exemple, on peut très bien utiliser le géranium en complément d'un répulsif plus efficace, ou encore adopter des mesures préventives comme éliminer les eaux stagnantes autour de chez soi. L'important, c'est d'être conscient des limites de chaque solution et de faire des choix éclairés. Et pour celles et ceux qui seraient intéressés par d'autres alternatives naturelles, il existe d'autres huiles essentielles réputées pour leurs propriétés répulsives, comme l'eucalyptus citronné ou la lavande. Mais là encore, il est essentiel de se renseigner sur leur efficacité réelle et de les utiliser avec précaution. Chaque personne est unique, et ce qui fonctionne pour l'une ne fonctionnera pas nécessairement pour l'autre. L'écoute de soi et l'expérimentation sont des outils précieux pour trouver ce qui nous convient le mieux. Tout en restant informés et en gardant un esprit critique, bien entendu.
Intéressant tout ça 🤔. Du coup Rousseau, quand tu parles d'études récentes, tu penses à quel type d'études exactement ? Des articles scientifiques, des tests en labo, des trucs plus grand public ? Ça aiderait à mieux cerner le truc, je pense. 👍
MagmaSpirit96, merci pour ta question, c'est pertinent. Quand je parle d'études récentes, je me réfère principalement à des articles scientifiques publiés dans des revues à comité de lecture (peer-reviewed). Ces études suivent des protocoles rigoureux et sont soumises à l'examen critique d'autres experts du domaine, ce qui leur confère une certaine crédibilité. Bien sûr, il existe aussi des tests en laboratoire, mais il est important de distinguer ceux qui sont réalisés dans des conditions contrôlées de ceux qui simulent des situations réelles. Quant aux articles plus grand public, ils peuvent être intéressants pour vulgariser l'information, mais il faut toujours vérifier leurs sources et s'assurer qu'ils se basent sur des données scientifiques solides.